Parents aidants : l’Europe impose des aménagements au travail
Concilier vie professionnelle et rôle d’aidant constitue un défi majeur. La Cour de justice de l’Union européenne a récemment rendu une décision, appelée à faire jurisprudence, protégeant les parents d’enfants en situation de handicap. L’employeur doit désormais ajuster leurs conditions de travail.
En Italie, une opératrice de gare, chargée de la surveillance et du contrôle d’une station de métro, voulait modifier son emploi du temps. Elle souhaitait un poste à horaires fixes le matin, afin de pouvoir s’occuper de son fils mineur, atteint d’un lourd handicap. Mais l’employeur a refusé, tout en accordant certaines adaptations provisoires. Le 11 septembre 2025, la Cour de justice de l’Union européenne a tranché : il s’agit de « discrimination indirecte par association ». Elle s’appuie sur la directive 2000/78/CE, en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi. L’entreprise est donc tenue d’adopter des « aménagements raisonnables » pour le salarié aidant (sauf si ces mesures constituent une charge disproportionnée). Selon Bénédicte Kail, conseillère nationale éducation familles de l’association APF France handicap, cette décision est un renfort juridique majeur : « Là où il y avait un refus de l’employeur, les aidants vont pouvoir s’appuyer sur cette décision pour faire reconnaître une discrimination. »



